Culture artistique et artisanat

L’art phénicien qui se développa entre le IIIe et le Ier millénaire av. J.-C., et caractérisé par l’absence d’une tradition stylistique propre et cohérente et donc par un éclectisme de styles qui accueille les influences égyptiennes, mésopotamiennes, moyennes-orientales et égéennes. Pour la période la plus antique, les seuls témoignages relatifs à l’architecture sont constitués par les vestiges de Byblos et d’Ougarit. Entre la fin du IIe millénaire et le début du Ier millénaire, l’architecture est moins connue. Elle est documentée essentiellement par les temples de Marato et Sidon et par la description du temple de Salomon à Jérusalem dans la Bible, construit sur le modèle phénicien par des maîtres d’œuvre phéniciens. De nombreuses tombes rupestres, parmi lesquelles celles à fausses voûtes, révèlent clairement l’influence mycénienne et documente l’architecture funéraire. A ce propos, les témoignages des Tophets sont intéressants. De la grande statuaire, il reste très peu ; elle montre toutefois des dérivations égyptiennes, alors que la petite statuaire documentée par les statuettes de cuivre révèle les influences anatoliennes précédant l’apparition d’éléments égyptiens, qui s’imposent aussi dans le relief.

La céramique reprend les formes et les motifs décoratifs égéens, alors que la glyptique se réfère à des traditions mésopotamiennes. C’est justement dans les arts dits mineurs que les Phéniciens excellèrent avec une production toujours éclectique et discontinue mais techniquement parfaite : dans la verrerie, dont ils sont d’ailleurs considérés comme les inventeurs, comme dans l’orfèvrerie, où ils utilisaient les techniques du repoussé, de l’incision et de la granulation ; dans la gravure sur bois, et spécialement de l’ivoire, tant est que, au même titre que les vases métalliques, les ivoires destinés à la décoration de meubles ou autres ustensiles étaient les produits phéniciens les plus recherchés et célèbres. Aussi célèbres furent les étoffes phéniciennes, autant les pourpres (dont dérive le nom de ce peuple) que celles avec des décorations tissées ou brodées.

La décadence politique suivie de la domination assyrienne provoqua, à partir du VIIIe siècle av.J.-C., également un rapide déclin de l’art, qui suivant une influence grecque subit un processus d’hellénisation.